edailnes Apprenti Mecha
Nombre de messages : 33 Date d'inscription : 20/08/2008
| Sujet: Edail'story Mer 20 Aoû - 23:29 | |
| PART I
La pluie tombait dru sur l'ancienne technopolis de Denemia. Chaque goute résonant contre le métal froid et dur. Echos. Tant de bruit que je pouvais me passer de mon aide visuelle pour entendre les contours du monde qui m'entourait. Chaque angle, chaque sinuosité, chaque rue et ruelle. Toute me racontaient leurs vies par le biais de cette mélodie assourdissante. Echos. Un univers connu de moi seul. Un monde fait de tonalité et de fréquence. Une obscurité grandissante qui ne cesserait jamais de croître. Echos... Seul dans cette ville semi-automatisée, je tombai à genoux. Me bouchant les oreilles dans une veine tentative. Stimuler mon corps, exacerber mes sens pour enfin ne plus rien entendre. La tête levée, la bouche ouverte. L'eau perçant mes habits, faisant déferler ses hordes glaciales dans mon corps. Le gout acide d'une eau polluée par les rejets de particules métalliques... Une orgie de sensation qui ne me comblait qu'a peine... Tandis que la pluie cessait, mon esprit glissa hors de mon corps. Et sans plus de cérémonial, je m' effondrai dans le silence de l'espace. Ce ne fut que plus tard que je me réveillai dans le centre médicale de la technocity. Mon ouïe avait été isolée, comme à l'habitude... Autour de moi, je les sentais pourtant s'affairer. Souffle de vent, odeur, vibration. Bientôt, ils enclencheraient mon système visuel. Ce monde visuel que j'avais ardemment désiré... ce monde de lumière que j'avais honni. Un assaut sonore suraigu suivit de l'apparition d'un monde en noir et blanc. Voila comment je percevais l'activation de l'écholocation. Un monde qui n'avais pas encore besoin de moi. Je "vis" le liquide parcourir le tuyaux, me plongeant dans une léthargie profonde. Et encore une fois, je plongeai loin dans ma mémoire. Il devait avoir 6 ans. Aveugle, comme tous ses condisciples. Le crane rasé et une camisole blanche pour seuls habits. Ils étaient tous assis. Le visage dirigé dans la même direction. Un homme était debout devant la porte, la barrant de son corps. En s'approchant, on peut distinguer les lèvres des enfants remuant sans cesse. Soudain, l'un d'eux s'écroule, se tenant fermement les oreilles des mains. Proche de lui, les enfants alentours semblent souffrir eux aussi. L'enfant au sol hurle. Du sang commence à couler de ses oreilles. Seules ses proches le voient mourir et l'entendent. Personne ne vient. Les enfants continuent, imperturbable. Derrière le bureau du mort, l'un des jeunes laisse couler ses larmes de ses yeux scellés. Larmes, humeur vitreuse, au fond, cela n'avait pas d'importance. Le son lui vrillait les oreilles. Le son...Me détruisait peu à peu. Comme dans mon rêve, je pleurais. Mais cette fois, je savais que je pourrais dormir... | |
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