L'Antre

Il avancait, une marche, une deuxième, et déjà la troisième ... Si monotone, une lassitude c'était installée dans ce simple fait de monter des marches. C'est dommage on ne s'émerveille plus de rien, en même temps à quoi beau s'émerveille devant une marche ? Au fond c'était quoi ? Un moyen de s'élever, oui, mais à quoi bon s'évertuer à élever le commun des mortels qui restera en fin de compte désespérément insinifiant. Les marches étaient quand même là, et il les avait passées. Une porte se présentait à lui, il restait quelques minutes comme à son habitude à l'observer, c'était bien la même, juste que les affres du temps avaient encore fait leur détestable effet, le vieillissement. Sur celle ci était gravé à même le bois, dans un ancien langage que seuls les habitués comprenaient, ces quelques mots :

« IN HOC SIGNO VINCES »

Ceci signifiait grossièrement "Tu vaincras par ce signe". Azraël se souvenait honteusement avoir dessiné une main décrivant un geste obscène dans son enfance, lorsque ce proverbe ne voulait alors rien dire pour lui. Aujourd'hui c'est son ralliement, et celui de ses compratriotes qu'il s'en allait retrouver à l'intérieur. Il franchit la porte, et éprouvit un léger frisson. Pourquoi était t'il encore ému d'entrer ce lieux, certe sacré, mais à présent faisant parti de son quotidien ? En effet il n'était pas le moins émotionné du monde, la porte ouverte avait crée une petite brise fraiche qui faisait frissoner l'individu. Il refermait alors son manteau, on ne distinguait presque pas ses yeux sous la capuche qu'il arborait, et c'est à peine si on dicernait l'ombre d'une expression sur son visage. Azraël était à présent dans l'Antre.

L'antre était une demeure non loin du centre du mégaplex, il se situait étonnament sur le niveau 2 de ce dernier, il ne proposait pourtant pas de chambres, pas de services de restauration ... enfin pas officielement. Oui, c'était un institut privé, où Azrael et ses confrères se reunissaient pour s'entretenir calmement. A L'abri de l'impropre mouvement de foule que créait le labyrinthe de rues formant le niveau 2 du mégaplex. La demeure avait été construire sur deux étages, avec une cour centrale d'où une imperturbable source d'eau coulait. Le rez-de-chaussée se déclinait en plusieurs salons semi-privés, la lumière tamisée créait l'ambiance. Chaque salons comportait des banquettes sur toute la longueur des murs, et une table basse au centre. Un aménagement évolutif avait été prévu selon l'envie des occupants de ce dernier. Les murs quant à eux arboraient de sombres toiles représentant les plus glorieuses conquètes qu'avait supporté l'univers. C'était toujours plaisant pour les membres de l'antre de reconnaitre en ceux-ci une de leur manoeuvres. Et encore plus plaisant de s'imaginer avoir commandé les plus impressionantes. Chaque salon donnait donc sur la cour de laquelle se dégagait le délicieux son de ruisselement de la source. Le lieu n'était jamais fréquenté de manière abondante, l'Antre était sélectif, et les membres peu nombreux, et c'est ce qui participait au charme du lieu. Le personnel connaissait aussi bien les habitués que ceux ci entre eux, et se joignaient régulièrement à eux, prenant part aux discussions les moins privées. L'institut n'était pas à but lucratif, aussi les boissons et plats que l'on y servait n'étaient pas payantes. Le respect et savoir vivre des membres empéchait les abus.

Un des coins de la demeure consistuait le passage menant vers le second étage, qui n'était à vrai dire qu'un dédale trés monotone de chambres pour les membres désireux de séjourner plusieurs jours, voir pour ceux qui ne serait pas rentré seul, l'intimité et la vie privé régnait en maitre ici, c'était le mot d'ordre. Et encore une fois l'ethique personnelle des occupants faisait respecter cela. Façon auberge de campagne, agencées de manières rustique, chaque chambre offrait la totalité des commodités dont pouvait avoir besoin quelqu'un qui y réside. Un dispositif avait même était mis en place pour que les repas et autres demandes arrivent par un petit ascenceur dans chaque chambre de manière à ce que le personnel ne se déplace pas, et ne puisse pas déranger. Les seules fenêtres que présentaient les chambres donnaient sur la cour centrale et non sur la rue. De l'extérieur l'institut semblait clos, ce qui faisait le secret du lieu, et garantissait l'intégrité de celui ci.

Azraël s'installa dans son salon habituel, le numéro trois, c'était celui ou régnait la température la plus basse, enfin pas de quoi conserver une pièce de viande. Il n'étais une pas une pièce de viande, et s'y conservait trés bien. Sa commande était déjà sur la table accompagné du livre qu'il laisse ici. Il attendrait là la venue d'un de ses compatriotes, ou bien d'un courageux qui oserais s'aventurer à ses cotés.