Dans les jardins [Niveau 3]

- Mais fait attention bon sang ! Cette pièce vaut une fortune petit crétin !

Un pauvre garçon portait une pièce d'armure, trois fois trop lourde pour lui et dont les moindres égratignures rendait apparemment fou son propriétaire. De grands yeux aussi bleus que les océans scrutaient l'endroit, regardant chaque enseignes avec attention, tentant de mémoriser les chemins qu'ils empruntaient, ne négligeant rien au passage ni aux passants. Ces grand yeux appartenaient à une belle jeune femme d'une vingtaine d'année, vêtue un peu bizarrement aux yeux de certaines personnes. En effet ses vêtements faisaient penser à ceux que l'on portait dans l'ancien temps. Le haut se résumait en une sorte de tunique d'un blanc immaculé avec quelques motifs plutôt étranges, dont le corsage était lassé devant à l'aide de fils noir et argent, le bas quand à lui c'était un simple pantalon près du corps, noir lui aussi et pour finir de grandes cuissardes de la même couleur que le pantalon. Cette tenue gardait quand même de petits détails de cette tenue qui rappelaient celles actuelles, notamment le tissu, fluide et résistant à la fois. Le tout soulignait et moulait parfaitement la silhouette de cette belle inconnue. Cette jeune femme possédait une grande beauté, certains hommes en avaient parfois le souffle coupé. De grand yeux bleus en amandes, des longs cheveux châtains aux reflets miel attachés en une queue de cheveux d'où s'échappaient quelques mèches, une bouche délicatement rosée, un teint doré. Elle était effectivement ce qu'on pouvait appeler une beauté.

Plusieurs vendeuses avaient en vain essayé de lui vendre des vêtements... plus ... 'à la mode', comme elles avaient si bien dit, la jeune femme les avait toujours refusé d'un simple signe de tête. Bien entendu, vexées par ce refus et par le manque de paroles à leur égards, elles l'avaient toutes prises pour une pimbêche qui ne les considérait pas assez importantes pour leur parler. La réalité était malheureusement tout autre... en effet Myriade, car c'était le nom de cette jeune inconnue, était muette depuis sa naissance, personne n'avait jamais pu remédier à cet handicap, mais malgré cela elle avait toujours catégoriquement refusé qu'on lui donne une voix 'virtuelle'. Elle faisait partie d'une minorité de gens qui ne souhaitez pas céder aux facilités qu'offre la technologie. Seules deux choses lui permettaient de se faire comprendre: ses gestes, notamment le langage des signes, et une sorte de petit tableau virtuel. Ses parents avaient insisté quand elle n'était qu'une enfant pour qu'elle prenne cela, après tout peu de gens savaient comprendre ce langage si complexe qu'est celui des sourds et muets. Ce petit tableau était en fait une sorte de tableau holographique où elle pouvait écrire, quelque soit l'endroit. Pour l'activer elle n'avait qu'a appuyer sur son médaillon et il se matérialisait devant elle, il ne restait alors plus qu'à écrire comme sur n'importe qu'elle ardoise.

C'était donc sur ces faits qu'elle arriva enfin dans les jardins publiques se trouvent au 3ème niveau. Elle admira sans fin leur beauté, elle savait désormais où elle trouverai refuge quand les grands discours de tous ces pingouins la lasserait... Commença alors une longue promenade.

Il était encore inconnu de la scène politique galactique, bien qu’il était au sein de la station spatiale en ce jour, il n’avait pas encore fait son entrée officielle en temps qu’ambassadeur. Il était juste là en repérage, il était venu voir son nouvel environnement de vie et de travail, là où il allait défendre les intérêts de sa nation et renforcer sa position dans la classe politique de la nation d’Artessos. Après ces cinq derniers jours il ressentit un besoin urgent d’évasion, heureusement qu’au sein du vaste complexe spatial qu’il existait des jardins, là, il espérait y retrouver un temps un semblant de sérénité, apaiser son esprit. Pressé de sortir il ne prit que le temps de sa changer pour revêtir une tenue décontractée, un simple pantalon court, un t-shirt et une veste par-dessus, il saisit son sac à dos traînant par terre, y mit une bouteille d’eau, un morceau de pain et une tablette de chocolat ainsi qu’une pochette cartonnée et un crayon. Puis, prêt, il quitta les quartiers qui seraient siens sous peu, il avait encore deux jours à tuer ici avant de retourner sur Artessos pour y achever les derniers préparatifs avant d’être officielement ambassadeur de la nation d’Artessos. Il quitta donc le complexe d’appartements pour pénétrer dans le labyrinthe des rues, Roland ralentit son allure et regarda tout autour de lui avec curiosité, sans cesse étonné, en émerveillement devant la savoir faire de ceux qui avaient bâti une telle station spatiale. Une merveille technologique sans pareille dans l’univers connu aux rues immenses parcourues des êtres divers et variés, aux habits colorés et décorés. Au sein de cette foule immense il n’était guère remarquable, lui, vêtu simplement comme il était, de plus sa constitution assez moyenne lui permettait de se fondre parmi les gens sans problème, ce qu’il souhaitait par-dessus tout car il n’aimait pas être centre d’intérêt. Qui se serait attardé sur quelqu’un comme lui, moyen de taille, guère musclé, sans signe distinctif, sans richesse apparente. Mais malgré tout il fut surprit et incrédule de voir autant de monde traînant dans les rues, il sut prendre son temps, marchant, la fatigue des jours passés semblait vouloir revenir mais il fut bientôt revigoré par la vision des jardins, bien qu’encore lointain, son objectif était comme à portée de main.

Enfin il y parvint, il se sentit déjà plus serein bien qu’encore inquiet, il savait que ce sentiment serait toujours présent, il commençait même à s’habituer à force, mais cette fois-ci, il finit par l’oublier complètement, il retrouva une paix interne. Soulagé il pénétra enfin dans les immenses jardins publics, en silence il remercia les concepteurs de génie de la station qui avait ainsi pensé à ajouter un tel paradis en son sein. Il n’y vit que peu de monde, un moment il croisa la route d’une belle jeune femme, il la salua sans mot dire en s’inclinant légèrement en avant puis, il alla s’installer sous un arbre, là, une fois assit, il sortit de son sac alors posé à côté de lui la pochette cartonnée qu’il ouvrit, y prit une feuille de papier. Il la posa sur la pochette qui servit ainsi de support, prit son crayon et commença à écrire.

Seul sous la voûte des cieux,
Seul sous le firmament étoilé,
Seul à lever les yeux,
Seul à les regarder briller.

Ces feux qui dans le ciel,
Sont monts et merveilles,
Ces feux qui dans le ciel,
Paraissent si frêles.

Et malgré la peur des ombres,
Mes rêves qui sombrent,
Contemplant seul ces étincelles,
Seul j’implore l’éternelle.

Comment être bien ici-bas ?
Quand ce monde vole en éclat !
Ces terres brûlées, dont il ne reste rien,
Ces terres brûlées, d’où naissent des chagrins.

Des parfums de haines,
Des souffrances et mille peines,
Bonheurs éphémères,
En cet enfer.

Sans un voile,
On se reconnaît sous les étoiles,
Regard brillant,
Plaisir d’un instant.

Juste quelques vers et rien d’autres, il n’était pas vraiment poète mais il aimait de temps à autre rédiger un poème, en amateur seulement, il n’avait aucune prétention, ici c’était juste une question de pur plaisir personnel. D’ailleurs en cet univers bien de personne avait connaissance de ce loisir de Roland. Au bout d’un moment il releva les yeux de la feuille qu’il rangea par la suite dans la pochette, puis il lança un regard aux alentours, à part cette jeune femme croisée juste avant, elle semblait se promener, il ne vit personne d'autre, il lui adressa qu’un simple sourire de politesse avant de détourner le regard et de se perdre dans ce semblant d’infini contenu dans cette station spatiale.

Perdue dans ses pensées vagabondes elle fut surprise de voir un homme s'incliner devant elle. Son éducation noble aidant, elle répondit par une gracieuse révérence, faisant tomber un instant les mèches de ses cheveux devant ses yeux océans. On aurait presque pu la croire aveugle tant ses pupilles étaient claires, donnant à ses yeux une paleur presque irréelle.
Sa curiosité ne l'emporta pas sur ses bonne manière pour une fois, elle réussit donc à résister à l'envie de se placer derrière lui en toute discrétion pour lire ce qu'il écrivait. Elle continua donc sa promenade, elle sentit le regard de cet homme sur elle et lui rendit son sourire, finalement elle alla s'assoir près d'une sorte de fontaine, laissa sa main jouer avec l'eau qui s'écoulait et lui éclaboussait un peu ses vêtements. Elle profitait encore de sa courte liberté... car ils finiraient bien par la retrouver, elle les avait semé mais jamais ils ne la perdaient totalement et une fois qu'il lui mettrait la main dessus elle pouvait être sure qu'elle n'échapperait plus à son escorte de si tôt. Chassant ses pensées désagréables elle regarda à nouveau vers le jeune homme, il l'intriguait beaucoup, tout comme les mots qu'il avait écrit. Qu'est ce que ça pouvait bien être ? Une lettre à sa belle ? Ou un simple rapport sur un combat ? Elle maudit sa curiosité et continua à s'amuser avec l'eau de la fontaine.

Du semblant d’infini il revint à l’environnement proche, et de nouveau ses yeux se posèrent sur cette jeune femme qui s’était comme posée à une fontaine. Voilà qu’une hésitation naquit en lui avant de se répandre dans l’ensemble de son être, il était là, ne sachant que faire, étrange sensation, presque inconnue pour lui, l’imprévisible était au rendez-vous en cette journée paisible. Au final, il se leva, debout, il resta un instant sous l’arbre à fixer l’horizon, d’un geste rapide il rejeta ses longs cheveux sombres sur la nuque et se tourna encore une fois vers elle. Il se surprit lui-même en partant dans sa direction, il marchait en lenteur, prenant le temps d’aspirer l’odeur consolante qui sourd de la chair verte des feuilles. Même réconfortante cette senteur était trop … artificielle, mais pourtant il sentait à l’aise à cet instant. Voilà qu’il l’avait presque rejointe, il se laissait tout simplement guider par l’imprévisible maintenant, il ne cherchait plus à contrôler son être comme à chaque instant passé, peu à peu il se retrouvait.

-Belle et solitaire au bord de l’eau, quelle peinture magnifique pourrait naître ainsi de la main d’un artiste.

La jeune femme tourna sa tête vers cet homme qui venait de lui parler.

-Cet endroit serait-il le point de ralliement des solitaires éphémères ?

Sa question n’avait aucun sens et Roland le savait, il n’avait fait que penser à haute voix.

-Veuillez m’excuser, reprit-il enfin après un instant de silence, bien que je reparte de cet endroit d’ici quelques jours, cette station va devenir sous peu mon lieu de vie pour un temps que je ne peux définir moi-même, aussi, j’ai pensé que rencontrer et apprendre à connaître certaines personnes, au hasard de mes promenades m’aiderait à l’avenir. Mais si jamais je vous dérange, faites le savoir, je partirais sans tarder sans plus jamais vous importuner.

A peine avait-il terminé qu’il s’assit à son tour, un étrange sourire illumina les traits de son visage d’habitude si fermé, en cette expression inhabituelle on pouvait y lire à la fois de la lassitude comme du bonheur, de l’étonnement comme de la certitude, un mélange d’émotions diverses reflétant son état intérieur, et pourtant, il était si bien à cet instant, là, loin des querelles et des luttes, reprenant un instant le temps d’être lui-même ; s’était comme un rêve.

Elle le regarda approcher, ancrant ses yeux de cristal aux siens. Elle l'écouta parler avec attention, l'enviant presque de pouvoir produire des sons et des phrases si belles. Dans un petit soupire elle fit un geste qui était devenu un automatisme chez elle : toucher son médaillon pour ainsi activer son tableau holographique. Avec le temps elle n'avait même plus besoin de son stylet pour écrire dessus, elle faisait simplement courir ses doigts fins et précis sur la surface opaque, créant ainsi des mots qui formeraient à leur tour des phrases qu'elle ne pouvait laisser échapper par décision de dame nature. Elle forma ainsi la réponse aux questions qu'il lui posait.

Vous ne me dérangez en aucun cas monsieur rassurez vous. Je suis en revanche désolée de ne pouvoir vous répondre de vive voix mais je suis née ainsi je n'ai pas votre chance d'avoir des cordes vocales fonctionnelles. Je vais donc devoir vous répondre ainsi à chaque fois que vous me parlez. A moins bien sur que vous ne maitrisiez la langue des signes...
Sinon je profite de mes heures de liberté tout bêtement. Je ne suis pas d'ici, mais comme vous je vais devoir passer du temps en ces lieux. Et vous que faites vous ici, dans ses jardins isolés ? Sans vouloir être indiscrète bien sur !

Au fur et à mesure qu'elle écrivait ses doigts faisaient des gracieuses arabesques, laissant ainsi voir qu'elle avait en effet l'habitude de ce mode de communication.

-Ne vous excusez pas, si quelqu’un ici doit s’excuser, se devrait plus être moi, en parlant peut être que j’éveil une peine en vous, vous qui ne pouvez …

La face du jeune homme s’était immobilisé, comme taciturne il semblait être de roc, un instant il pensa garder pour lui ses pensées, mais par la suite il céda à une envie nouvelle qui venait juste de naître en lui. Premièrement avant de se laisser aller il devait donner une réponse à cette jeune femme par rapport à sa question principale.

-Je suis désolé mais je ne maîtrise pas assez le langage des signes pour établir ainsi une discussion, bien que je dispose de quelques bases elles sont … trop fragiles et trop vieilles, je ne pourrais presque pas vous comprendre et encore moins vous répondre.

Au loin un faible tumulte s’éleva avant de disparaître, d’un arbre quelques oiseaux s’envolèrent, il y avait donc des animaux en liberté dans la station. Trois oiseaux ainsi planèrent un instant au-dessus de la fontaine, puis, repartant au loin, ils s’abattirent dans un arbre distant.

-Ce que je fais ici ?

Il semblait se poser la question à lui-même comme si il l’ignorait, pouvait-il seulement donner une réponse, le voulait-il ou en était-il capable ? Il n’était pas homme à parler et encore moins à se confier, sauf aux personnes de confiance. Mais elle, elle n’était pas de son monde, à qui irait-il raconter si jamais il venait à lui parler ? La crainte qui était sienne lui donnait une sorte d’expression de frayeur, fermant un instant seulement les yeux il respira calmement les douces senteurs environnantes, elles finirent par le calmer peu à peu. Il s’attardait à contempler l’horizon lointain, l’esprit de nouveau apaisé, sa voix commença doucement à s’élever, elle était plutôt douce, presque en harmonie avec l’eau s’écoulant.

-Ce que je fais ici ? Rechercher une paix interne qui n’est plus mienne depuis longtemps maintenant, profiter du seul instant calme avant la tempête pour me relaxer et me retrouver, avant de nouveau de me perdre dans des luttes politiques idiotes dénuées de sens et peut être même d’intérêt. Enfin, cela ne doit guère vous intéresser …

Un moment il sentit peser sur lui une source de solitude implacable, il repoussa ce sentiment gênant avant de se tourner vers celle qui se tenait près de lui.

-Je me nomme Roland Majock, futur ambassadeur d’une petite nation sans importance aucune nommée Artessos. C’est dans cette station que je vais bientôt travailler, représenter Artessos, mais c’est là aussi que je pourrais à la fois protéger une personne chère à mon cœur et m’élever doucement vers un poste plus important, créer un avenir prometteur et censé pour le monde qui m’a vu naître, tel est mon projet ambitieux et presque irréalisable … Et c’est ici aujourd’hui que je suis venu oublier tout ça un instant seulement pour …

Il porta son regard vers l’arbre où il se tenait assit juste avant qu’il ne vienne rejoindre cette dame, là bas ses affaires l’attendaient.

-Pour m’adonner au seul loisir qu’il me reste.

Il eut alors une sorte de sourire presque moqueur, envers lui-même bien sur.

-Et voilà, reprit-il d’un ton presque enjoué, rien de bien passionnant en somme … Et vous, à qui ai-je l’honneur ?

Elle avait presque but ses paroles, appréciant les sonorités de sa voix, à la fois ferme et douce. Elle était muette certes mais ça ne l'empêchait pas pour autant d'avoir une très grande capacité d'écoute. Elle aimait écouter les voix et les sons à défaut de pouvoir en produire, le moindre bruit la titillée, naitre sans voix lui avait apporté une ouïe très développée et très fine.
Elle grava en elle les informations les plus importantes telles que son nom ou encore son royaume.

Ses fins doigts s'élevèrent à nouveaux et des nouvelles arabesques se formèrent, traduisant ainsi les réponses de la demoiselle

Je me nomme Myriade... Myriade Elwryane de Leorade, héritière des Leorade, qui sont actuellement à la tête de la planète Addreran. C'est une planète qui n'est ni grande ni importante mais qui mérite qu'on la défende.

Pour le langage des signes vous n'auriez eut besoin que de le comprendre... vous savez parler après tout

Un petit sourire éclaira son visage à la couleur dorée, au moment où elle écrivit cette dernière phrase. Les gens étaient si gauches quand il découvraient son handicap, c'était touchant au début et presque lassant à la fin. Etre traité en infirme n'est jamais drôle, sur cette pensée elle continua d'écrire

Quand aux "luttes politiques idiotes dénuées de sens et peut être même d’intérêt" qui d'après vous ne m'intéresseraient guère, vous n'avez ni tord ni raison. Je suis moi même ambassadrice de mon peuple, chose qui peut paraître idiote vu que je suis muette pas la peine de le dire mes parents me l'ont assez rabâché. Je suis venue ici histoire de me donner assez de calme pour tous les affronter, eux et leur futures moqueries

En écrivant ses mots son visage n'avait trahit aucune émotion, pas même de la colère. Juste une douce neutralité.

Quel est ce fameux loisir ? Ca a un rapport avec ce que vous écriviez ?

Il avait piqué la curiosité de la demoiselle.

Capitaine Spatial Nombre de messages : 477 Date d'inscription : 04/07/2008

Volkmar, pied nu, dans l'herbe, marchait tranquillement, visitant les jardins du Mégaplex...
Il était vêtu d'un pantalon de toile blanc et d'une chemise en coton de la même couleur, privilégiant son confort à la mode ou à la classe...
il n'avait jamais supporté le contact des vêtements vendus dans les grands magasins, à la texture de plastique...
et de toute façon, il n'avait pas les moyens de se les payer...
La colonie d'Acheron, où il vivait, sortait seulement de la nuit où elle périclitait depuis si longtemps, depuis la chute de sa planète mère, Tirill...
D'ailleurs, sur Acheron, où l'on avait construit le premier hangas de vaisseaux depuis des lustres il y a seulement quelques jours, sur ordre du nouveau consul, Alsbran, l'élevage et l'agriculture faisait parti des activités les plus importantes...
Plus de la moitié de la population en vivait...
Volkmar était le fils d'Alsbran, et celui ci avait décidé qu'il serait bon pour son héritier d'aller étudier en dehors d'Acheron, car le nouveau consul, despote éclairé, souhaitait changer les choses et ramener sa planète dans le cycle du progrès...
C'est ainsi qu'à 15 ans, un jeune homme venait de débarquer ici, où on avait pensé qu'il trouverait le plus d'information possible sur les mondes extérieurs...
Malgré l'achat d'un petit appartement car il devait y vivre un certain temps, Volkmar se sentait pourtant plus chez lui ici, qu'entre ces 4 murs...
Tout était trop grand ici, tout lui semblait massif, froid et inhumain...
Même les jardins étaient contrôlés, tenus par la main de l'homme, forcés de prendre telle ou telle forme...
Il entendit une voix, au loin, et décida de s'en approcher...
Arrivé l'avant-veille, il ne connaissait encore personne ici...
Il avait besoin d'amis...
Où peut-être seulement de connaissances, il ne savait pas encore...
Il vit bientôt deux personnes, un homme et une femme...
Peut-être un couple...
Il s'approcha encore, silencieusement...

"Salutations Messire, Madame, que Lleïr soit bon pour vous!"

Il avait prononcer la formule rituelle de salutation sur sa planète, où l'on prêtait un culte à une trinité de Dieu, dont le principal était le Dieu Lleïr, mais il était peu probable qu'eux le sache...
Cela, Volkmar ne le savait pas non plus...

-Cet handicap vous renforce plus qu’il ne vous abat, une lutte de tous les instants, une connaissance réelle des difficultés de l’existence, non, ceci n’est pas idiot, peut être que je me trompe mais je pense que vous devez représenter votre nation à merveille. Dans un sens je vous admire, oui, vraiment, aurais-je eu cette force qui est vôtre avec un même handicap, je ne suis pas sur …

De nouveau il porta son regard au loin, soupira un instant avant de reprendre.

-Moqueries … Des ignorants, des imbéciles, des personnes qui ne méritent pas notre intérêt. Voyez, même si moi je peux parler, je ne suis pas d’une riche et illustre famille, je ne suis qu’un … ambassadeur nommé par un conseil dirigeant élu par le peuple, je ne dirige pas, je représente seulement ! Je suis du peuple et fier de l’être. Je ne suis pas noble, je ne suis pas guerrier non plus, eux qui combattent et pilotes, je ne suis pas comme eux, je n’ai aucune maîtrise dans ces domaines d’activités, je risque aussi d’être cible à moqueries je pense, mais cela m’importe peu, les gens peuvent dire ce qu’ils veulent du moment que ceux qui me sont chers m’acceptent comme je suis, que je m’accepte comme je suis !

Il détourna son regard du lointain pour le reporter vers la jeune femme qui l’écoutait.

-Je vous offre mon amitié, c’est peu et beaucoup à la fois. Je vous prie de l’accepter, ainsi il y aurait une personne sur qui vous pourrez compter, une personne qui ne se moquerait pas …

Il semblait hésiter à cet instant, beaucoup moins assuré il continua avec peine à lui parler.

- … et moi j’aurais quelqu’un à qui … parler.

C’est alors que surgit un nouveau venu qui comme eux juste avant se promenait aussi des les vastes jardins de la stations. Roland fut surpris de l’arrivée subite de ce jeune homme, encore un enfant. Il le salua, s’inclinant légèrement en avant et se redressa en le fixant.

-Lleïr ? Jamais entendu parler …

Elle avait écouté Roland avec toujours cette attention qui la caractérisait tant. Des petits sourires virent illuminer son visage, la rendant encore plus belle. Elle se mit à lui répondre.

Je m'accepte telle que je suis ne vous en faites pas, mais ça reste handicapant car on nous traite différemment, les gens ne s'en rendent même plus compte à force. Il suffit de voir mes parents. Ils me surprotègent avec une exagération immense, je ne peux jamais être seule, toujours escortée, toujours surveillée... Cette envie de bien faire m'étouffe, je n'en peux plus.

Son visage refléta une lassitude extrême. Le fait d'avoir en plus refusé d'avoir cette voie virtuelle n'avait en rien arrangé ils avaient dès lors décidé de lui engager une escorte. Ce qu'ils ignoraient c'est qu'elle avait a force de persuasion, réussit a faire accepter à ses nounous de lui apprendre à se battre. Si ses parents l'apprenaient ils en feraient une attaque et l'enfermeraient à double tour dans sa chambre.

Myriade sursauta sur le coup et regarda le nouvel arrivant, le détaillant du regard. Il portait une simple chemise blanche avec un pantalon de la même matière et de la même couleur. Il lui paraissait jeune, plus jeune qu'elle, qui avait atteint quelques jours auparavant sa vingt cinquième année.
Elle se releva pour faire une révérence au jeune homme face à elle et se mit a écrire avec souplesse

Bonjour, ne vous étonnez pas que je ne prononce aucun mot, je n'en ai simplement pas la capacité. Ça n'est en aucun cas un manque de respect de ma part. Qu'est ce que Lleïr ?

Elle le fixait avec calme.

Capitaine Spatial Nombre de messages : 477 Date d'inscription : 04/07/2008

Volkmar resta bouche-bée, comme un niais, en entandant l'homme parler...
Il ne connaissait pas Lleïr?
Et la femme, apparament muette, non plus!
Il en était bouleversé...
On lui avait toujours appris que Lleïr était le Dieu suprême, et que tout le monde se devait de l'adorer...
alors ne pas le connaître...
Perturbé par cette constatation, il en oublia presque le manque de politesse de l'homme, et le mutisme de sa compagne...

"Vous... Vous ne connaissez pas Lleïr??"

En prononçant ces mots, il semblait presque effrayé, autatn que déboussolé...
En fait, il en vint même à penser que ce pouvait être là des représentants de la race des Nwylfs, les ennemis de Lleïr, mais, ils lui ressemblaient trop pour en être...
Mais il ne savait vraiment pas ce en fasse de quoi il se trouvait...
Toute sa pensée était obsolète, car il était persadé d'être en fasse d'autres humains...
Donc, censés avoir été crées par Lleïr...
Gasp!

Mais d’où sortait ce type à l’univers centré sur une fiction du nom de Lleïr ? Roland aurait vraiment voulu le savoir mais à la réaction de cet adolescent il sut qu’il devait modifier son attitude du moment.

-Veuillez excuser notre ignorance mais non, nous ne connaissons pas de … Lleïr ! En ce qui me concerne, je viens d’une nation assez lointaine, aux limites même de l’espace exploré et Artessos est longtemps restée enfermée sur elle-même, voilà seulement quelques mois que nous prenons le chemin des étoiles, nous ne pouvons connaître toutes les cultures et leurs spécificités ! Si jamais je vous ai … choqué par ma réaction, veuillez accepter mes excuses mais l’ignorance est un fléau auquel on doit remédier, un mal qui est souvent cause de conflits, je ne veux pas en arriver là !

Il cessa de parler, le trouble du nouveau venu était plus que perceptible, Roland espérait que cet adolescent pourrait bientôt supporter cette sensation qui le rongeait.

Capitaine Spatial Nombre de messages : 477 Date d'inscription : 04/07/2008

Ainsi, il y avait d'autres "cultures"...
Ils ignoraient l'existence des Fawns...
Pourtants...
On lui avait toujours enseigné...
Les idées se bousculaient dans sa tête...
Il n'aurait jamais pensé...
Dans ce cas, comment se faisait-il quils parlent tous la même langue?
Un hasard du développement?

"Je vous excuse, messire...
Je suis moi-même fors surpris que vous deux ne conaissiez pas les Fawns...
Lleïr est leur chef...
Ce sont...
Disons, chez moi, on pense que ce sont les créateurs et régisseurs de l'Univers, au nombre de trois...
Lleïr, son frère et sa soeur...
Vous allez rire, au début, j'ai failli vous prendre pour des Nwylfs...
Euh, ce sont des esprits mauvais...
Vous comprenez maintenant ma stupeur?
Car ma planète, elle aussi isolée depuis des lustres, sort aussi seulement des limbes...
Avec mes compagnons, nous sommes les premiers habitants d'acheron à voyager hors de la planète depuis plusieurs siècles...
Au fait, je m'appelle Volkmar..."

Il se concentra un peu, les mots sortaient de sa bouche sans forcément qu'il ne le veuille vraiment, Dans l'ordre, mais un peu trop vite peut-être...
Mais néanmoins compréhensible...
Il s'arrêta brusquement, prit le temps de respirer...
Soudain, au loin, une voix se fit entendre...
Quelqu'un appelait le jeune garçon...
Sûrement un adulte...
Une personne responsable quoi...
Un air de résignation se peignit sur son visage...

"Excusez moi, je dois y aller..."

Il partit alors en courant...
Ils le virent disparaître au détour du chemin traversant le parc...

Effrayé, peu sur de lui, c'est les premières qualifications qu'aurait donné Myriade à ce jeune homme si ont lui demandé de le caractériser. Et elle pourrait aussi ajouter, vitesse de parole incroyable quand il est nerveux. Elle n'avait pas eut le temps de répondre à quoique se soit que déjà il avait disparut aussi vite qu'il leur était apparut, ne laissant pour unique trace que ses derniers mots dans l'air. Elle cligna des yeux comme si elle sortait d'un rêve et regarda Roland pour savoir s'ils avaient assisté à la même scène.
Elle secoua la tête un instant et recommença à écrire, un peu plus vite que les autres fois

Et bien, voilà un jeune homme... très pressé nous dirons... je ne peux le définir autrement je pense. Et je crois aussi que notre ignorance, sur ce qui semble être son dieu ou un esprit qu'ils vénèrent, n'a pas arrangé les choses. Enfin bref... avec tout cela je ne sais même plus de quoi nous parlions exactement.

Ses traits avaient un air concentrés comme si elle cherchait le sujet de leur dernière discussion, soudain elle se remit a écrire.

Je me souviens à présent, nous parlions de mon handicap, mais je pense que nous allons changer de sujet, à quoi bon extrapoler je verrai bien leur réactions à tous d'ici peu je pense. Parlez moi de votre planète, j'aimerai beaucoup connaitre les us et coutume des autres planète. Et puis vous n'avez pas répondu pour votre loisir !

Elle arrêta d'écrire, laissant sa main reposer sur le bord de la fontaine, ensuite elle ancra son regard à celui du jeune homme, cherchant à lire en lui au travers de ses yeux et attendant qu'il réponde à ses interrogations. Elle gardait un sourire léger aux lèvres, seul lieu d'expression de son corps qui n'était pas 'endommagé'.

Roland ne dit mot pendant quelques minutes, il scrutait le lointain comme si il attendait le retour du jeune Volkmar, mais celui-ci était parti pour de bon, il ne reviendrait pas, du moins aujourd’hui. Il reporta alors son attention sur la jeune femme au sourire charmeur.

-Que je vous parle d’Artessos … que pourrais-je bien vous en dire ?

Encore une fois Roland semblait penser à une haute voix, il essaya de se remémorer les informations principale concernant la nation d’Artessos, au sujet des us et coutumes il ne pensait ne rien à avoir à dire, tout lui paraissait « normal » chez lui, après tout, c’était son tout premier voyage hors de ce système solaire comprenant son monde originaire.

-Artessos … Un monde colonisé il y a fort longtemps malgré son éloignement de toutes choses. A peine quelques millions d’habitant, peu de ressource exploitée, juste ce qu’il faut pour se subvenir à soi-même, aucune ambition militaire, politique ou autre dans la galaxie. Artessos est une démocratie, le premier conseiller qui dirige notre nation est élu par le peuple et ce tous les trois ans. Ce qui m’est désolant c’est la conservation d’une vieille doctrine héritée au début de notre nation, une idée qui consiste à ne mener aucune politique spatiale digne de ce nom, pensant que notre monde n’a pas besoin des autres pour vivre et ainsi ne nécessite aucune ouverture vers le cosmos profond ! Je m’oppose personnellement à une telle façon de penser, l’avenir se fera dans l’espace je pense …

Il se tut de nouveau, encore perdu dans ses pensées, il semblait réfléchir encore et encore.

-Enfin, si vous tenez tant que ça à découvrir mon monde peut être qu’un jour vous pourrez le visiter !

Il n’en dit pas plus, quand il relança un regard vers la jeune femme il put lire en ses yeux une lueur de curiosité, il n’avait pas encore répondu à tous les questionnements de Myriade.

-D’accord, murmura-t-il pour lui-même, je vais vous montrer …

Il alla rechercher ses affaires encore posées au pied de l’arbre, il ouvrit la pochette cartonnée avec lenteur avant d’y sortir la feuille où il écrivait juste avant qu’il ne vienne parler à Myriade, lui tendit avec hésitation, il avait un peu peur à vrai dire, peur qu’elle trouve ça ridicule. Quand la jeune femme prit la feuille, Roland s’assit au bord de la fontaine, sans regarder Myriade qui lisait il ferma les yeux et attendit dans une anxiété croissante …

Avant qu'il ne ferme les yeux elle écrivit.

J'ai crut instant que vous alliez encore éluder cette question...

Elle lut le poème avec autant d'attention que quand elle écoutait parler cet homme. Parcourant des yeux le texte, elle sourit d'avantage, un homme qui savait si bien écrire ferait un bon diplomate elle en était certaine. Mais ce qui la troublait était la tristesse qui se dégageait des écrits qu'elles avaient sous les yeux. Simple hasard ou douleur personnelle ? Elle ne voulait pas se montrer indiscrète, après tout il ne la connaissait même pas depuis une heure. Elle attendrait, comme toute personne normale.

Elle voulut lui parler mais elle remarque bien vite qu'il avait fermé les yeux, chose à ne pas faire quand on a une muette pour interlocutrice. Elle réfléchit un instant à comment attirer l'attention de Roland et décida de tapoter sur son épaule tout bêtement, résistant par la même occasion au petit démon appelé tentation qui lui sussurait à l'oreille de le pincer ou de l'éclabousser pour l'obliger à ouvrir les yeux. C'est au moment où elle allait le faire elle stoppa son geste, la malice prit place dans ses yeux azurés, et son joli sourire doux fut remplacé par son homologue : le sourire taquin. Elle mouilla sa main dans la fontaine le plus silencieusement possible, prenant un peu d'eau en coupe dans cette dernière et s'amusa à verser cette eau au creux du cou du jeune homme. Lui offrant ainsi un 'réveil' très frais. Elle prépara tout de suite son plus beau masque d'innocence pour la réaction future du jeune diplomate.

La surprise fut totale et la réaction soudaine, le jeune homme se leva d’un bond et se tourna de suite vers la jeune femme avec une lueur de surprise dans le regard. Roland se tenait debout juste à côté Myriade, les yeux fixés sur elle, il ne trouva rien à dire. Face à l’expression de la jeune femme il se trouvait décontenancé, un peu perdu, ne sachant que dire et que faire. Presque gêné il jeta un coup d’œil distrait aux alentours, il n’y avait personne. Et encore une fois il se surprit de lui-même de part sa réaction qu’il trouva inattendue.

A cette dernière action de la jeune femme il répondit d’abord par un sourire amusé puis par un rire qui se voulait joyeux, voilà bien longtemps qu’il n’avait point rit. Il avait été arraché brusquement de ses réflexions, il avait vraiment sursauté, il ne pouvait ignorer la lueur d’amusement présente dans le regard intense de Myriade et son propre plaisir personnel qu’il ressentait à cet instant précis. Mais il ne trouvait toujours rien à dire, et ne savait toujours pas quoi faire. Il avait certes rit mais il se sentait toujours embarrassé. La jeune femme elle, paraissait satisfaite, comme si elle avait réussi à merveille son coups, ce qui bien sur était le cas.

-Vous êtes très forte, vous m’avez sorti de ma torpeur, je n’ai absolument rien entendu, la surprise a été totale.

Mais dans l’instant qui suivit il retrouva rapidement sa concentration, c’est avec sérieux qu’il prononça encore quelques paroles :

-Merci Myriade.

Et là il se sentait aculé, il était de nouveau comme bloqué, de l’anxiété il essaya de retrouver la sérénité, il y parvint, il comprit que la présence de la jeune femme l’aidait beaucoup en ce jour et qu’il lui était redevable dans un sens, ses traits de visages se détendirent et il finit par retrouver le sourire …

Elle pencha la tête sur le coté quand il lui dit qu'elle avait été forte, retraçant sur le tableau holographique quelques mots.

Les muets sont toujours discret. Vous savez fermer les yeux quand votre interlocuteur ne peut que vous écrire... ça lui donne toujours des idées taquines.

Une sourire plein de malice florissait sur ses lèvres au moment où elle écrivit ces petites lignes.

Mais au fait... pourquoi me remerciez vous exactement ? Il ne me semble pas avoir fait quoique se soit pour le mériter. A moins que ça ne soit pour vous avoir rafraichi les idée.

Un rire à peine audible sorti de sa bouche. Seul son qu'on pouvait entendre de la jeune femme.

-Pourquoi ? Je viens de retrouver, même si ce n’est que pour un court instant, une certaine joie de vivre, je le dois à vous, donc merci.

Pour le jeune homme ceci paraissait être une évidence, il appréciait vraiment cet instant présent, moment de détente, la présence de cette jeune inconnue était vraiment plaisante, agréable même, il se sentait bien pour le première depuis un temps qu’il ne pouvait se remémorer. Il savait que bientôt il allait de nouveau retrouver cet univers hostile fait de batailles incessantes, mais il ne sentait plus cette crainte, peur et doute, choix et convictions. Il allait suivre la voie dictée par sa conscience, celle qu’il croyait bonne, celle en qui il avait foi pour en qui il avait foi. Mais toutes les luttes semblaient lointaines, il n’appréciait vraiment que l’instant présent.

-Je vous ai parlé d’Artessos, je vous ai même invité à vous y rendre, invitation demeurant sans réponse encore, mais vous, pouvez-vous me parler un peu du monde d’où vous venez, je serais curieux d’en apprendre plus si vous n’y voyez guère d’inconvénients …

Au moment où elle allait encore écrire, des bruits de course se firent entendre, suspendant son geste. Elle tourna la tête vers le bruit et pâlit légèrement, devant elle se tenait Velnry, Taecin et Ethan. Le premier était rouge de colère et semblait fulminer contre la jeune 'fugueuse', le second lui semblait serein et calme, ce qui cachait un grand mécontentement, quand au dernier, il semblait à la fois amusé et soulagé de voir devant lui la jeune fille, saine et sauve. Faisant les gros yeux Velnry le plus imposant des trois, coté qui d'ailleurs était accentué par sa veste de cuir noir et son air de militaire, prit la parole en premier.

- Myriade... Ca t'amuses de nous faire crapahuter dans cette foutue station ? On a pas que ça a faire et...

Il fut coupé par la voix calme de Taecin.

- Ne commences pas à jouer les papa poules inquiet et bourru Velnry, ça n'a aucun effet sur elle.

Il était vêtu d'une chemise blanche cachée par une veste en daim et d'un pantalon de lin noir, le tout faisait ressortir son air sérieux. Réajustant ses lunettes il poursuivit en fixant la jeune femme avec ses yeux onyx.

- Ma chère c'est encore un vilain tour que vous nous avez joué là... je sais que notre compagnie n'est pas forcément la plus agréable qui soit mais nous avons ordre de vous garder sous escorte. Avec ou non votre consentement, nous allons finir ce que nous étions venu faire. Levez vous jeune fille...

Elle 'soupira' et se leva, écrivant brièvement au passage.

Bien Taecin... Je suis désolée Roland je dois vous abandonner. A une prochaine fois peut être... j'ai aimé parler avec vous

Puis elle alla retrouver l'étreinte protectrice de Velnry, qui n'avait pas laché Roland des yeux. Un peu comme s'il voulait l'avertir de ne pas toucher à sa petite fugueuse préférée.

Tous les quatre se retirèrent et disparurent dans les couloirs.

-Attendez un instant je vous prie.

Tous se retournèrent vers Roland qui semblait vouloir insister. Le jeune homme d’Artessos haussa les épaules et modifia son regard, celui-ci devint soudainement un brin provocateur.

-Les gardiens … ils sont partout les mêmes, absence total de savoir vivre !

Cette petit remarque donna bien sur naissance à l’effet souhaité, visiblement ils étaient un peu ... énervés.

-En effet, continua Roland qui semblait maintenant ignorer l’humeur de Velnry, quand une conversation est en cour la moindre des choses que l’on puisse faire c’est attendre sa fin sans l’interrompre !

Roland plongea ses yeux en ceux de des gardiens.

-Vous ne croyez pas ? Surtout entre personnes civilisées qui ne font que parler de choses et d’autres justement …

Puis, il se concentra de nouveau vers la jeune fille.

-Vous savez, il est dommage pour une personne de regretter qu’une autre élude sans cesse la partie d’une conversation si peu de temps après c’est pour faire de même. N’oubliez pas mon invitation ma chère.

De nouveau il modifia sa façon d’être, il avait maintenant la mine de quelqu’un sur le départ.

-Bien, maintenant j’espère pouvoir avoir un jour la chance de disposer d’information sur votre nation et votre culture car …

Il remarqua une lueur étrange dans les yeux des protecteurs de Myriade.

-Je suis qu’un modeste ambassadeur qui fait son boulot mes amis, rien d’autre, j’espère que chez vous la curiosité n’est pas un péché, j’aimerais vraiment en apprendre beaucoup sur votre monde, si cela m’est permis bien sur …

Et encore une fois, il reporta son intention sur la jeune femme, il sortit d’une poche une petite plaque cartonnée qu’il lui tendit.

-Ceci n’est rien d’autre que l’adresse des mes quartiers qui font aussi bureau, c’est là que je travaillerais une fois mon poste officialisé, j’espère pouvoir travailler en votre compagnie ces jours prochains, il serait bien que nos nations respectives en viennent à tisser non pas des liens forcément fraternels … mais au moins de bonnes relations diplomatiques et commerciales, il faudra en parler un jour.

Il alla chercher ses affaires et revint se planter devant le groupe, les gardiens semblaient indécis face à cet étrange personnage.

-Bien, sachez que je n’ai rien fait de mal à votre demoiselle, qu’en à vous Myriade, je vous dis à une prochaine fois et encore une fois, merci pour aujourd’hui, j’ai apprécier ce moment passé avec vous, je vous considère déjà comme une amie avant de vous voir comme représentante de votre nation, j’espère que c’est réciproque !

Il s’inclina légèrement en avant pour saluer, d’abord elle, puis eux ensuite.

-Je vous dis au revoir Myriade, et à vous aussi les gardiens poules.

Il eut un petit sourire moqueur et joyeux qui illumina qu’un instant son visage, puis, il tourna le dos au groupe et commença à s’éloigner en faisant un dernier geste de la main pour saluer une fois encore …

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